Sources primaires


Bibliothèque et Archives Canada, MG55/30-No166, numéro du négatif e008441646

Les documents historiques, comme les lettres, textes, dossiers, journaux, dessins, articles et autres pièces d’information laissées derrière par ceux qui ont quitté ce monde, sont de véritables trésors pour l’historien. Il s’agit de sources primaires qui permettent de dévoiler les secrets de la vie dans le passé. Les historiens apprennent à lire ces sources. Mais lire une source pour trouver des preuves et lire une source pour trouver de l’information exige deux approches différentes. On peut voir cela, de façon grossière, comme la différence entre lire le bottin téléphonique (pour trouver de l’information) et étudier l’empreinte d’une botte dans la neige sur la scène d’un meurtre (pour trouver des preuves). En consultant le bottin téléphonique, on ne se demande pas «Qui a écrit ce bottin?» ou «Quelle est son incidence sur ses lecteurs?» (Sauf, peut-être, si nous ne trouvons pas l’information recherchée ou obtenons un mauvais numéro). Nous lui faisons implicitement confiance. D’un autre côté, avec l’empreinte du pied, cette trace du passé, il n’existe pas de lecture comparable. Une fois que nous avons établi de quoi il s’agit, une empreinte de botte, nous l’étudions pour savoir si elle peut nous donner des indices sur la personne qui portait les bottes, le moment où l’empreinte a été faite, la direction que prenait cette personne, ainsi que d’autres détails sur ce qui se passait à ce moment précis. Les manuels d’histoire sont généralement utilisés comme des bottins téléphoniques : on y cherche de l’information. Les sources primaires peuvent être lues différemment. Pour bien les utiliser, il faut les placer dans leur contexte historique et en tirer des hypothèses afin de mieux comprendre ce qui se passait au moment où elles ont été crées.